L’impact de la guerre en Ukraine sur les entreprises françaises

Le déclenchement de la guerre en Ukraine pourrait entraîner de lourdes pertes économiques pour les entreprises françaises qui se sont développées en Russie et en Ukraine depuis des années. Face à l’offensive russe contre l’Ukraine, les entreprises françaises implantées dans le pays et en Russie pourraient subir les conséquences de cette guerre. Notamment dans l’énergie,… Voir l’article

9 mars 2022

Le déclenchement de la guerre en Ukraine pourrait entraîner de lourdes pertes économiques pour les entreprises françaises qui se sont développées en Russie et en Ukraine depuis des années.

Face à l’offensive russe contre l’Ukraine, les entreprises françaises implantées dans le pays et en Russie pourraient subir les conséquences de cette guerre. Notamment dans l’énergie, l’automobile et la grande distribution.

30 entreprises présentes en Ukraine

En Ukraine, 160 entreprises françaises sont implantées employant 30 000 personnes et faisant de la France le premier employeur international en Ukraine. Elles sont présentes particulièrement dans la grande distribution (Auchan, Leroy Merlin et Decathlon), le secteur bancaire (Crédit Agricole et BNP Paribas), l’agroalimentaire (Soufflet, Louis Dreyfus, Malteurop, Danone, Lactalis, Savencia -Bongrain Zveniogorod, Limagrain, MAS seeds, Euralis), et le numérique (Ubisoft, Blablacar).

Selon le document des douanes françaises, la France est le neuvième fournisseur commercial de l’Ukraine. Les échanges commerciaux étaient de 1,8 milliard d’euros en 2019.

500 entreprises en Russie

La France est le deuxième investisseur direct en Russie avec 500 entreprises qui emploient 160 000 salariés et le premier employeur étranger. 35 entreprises du CAC 40 y sont implantées.
Groupe Auchan (255 magasins Auchan, 61 Decathlon, 112 Leroy- Merlin), TotalEnergies (elle exploite le gisement de gaz Yamal LNG en Sibérie, partenaire de Novatek), Renault (le groupe contrôle Avtovaz qui commercialise la marque Lada), Stellantis (Peugeot, Citroën), Engie (l’entreprise a cofinancé le gazoduc Nord Stream 2), Société Générale, le groupe hôtelier Accor, Safran, Sanofi, Air Liquide, Saint-Gobain, EDF, Alstom (le groupe possède 20 % du constructeur ferroviaire Transmashholding), transformation du lait (Danone, Lactalis), Bonduelle et Pernod-Ricard.

La France a enregistré 5,2 milliards d’euros sur les exportations vers la Russie dans les domaines des transports, des produits chimiques et cosmétiques et a comptabilisé des dépenses de 5,7 milliards d’euros sur les importations principalement dans le domaine des hydrocarbures.

Les sanctions économiques en Russie ont- elles un impact sur les entreprises implantées dans le pays ?

Concernant les conséquences de la guerre Russie-Ukraine sur les entreprises françaises, « La Russie déploie de gros efforts pour attirer des investisseurs étrangers, elle ne va pas tout faire capoter pour quelques semaines de crise », prédit Sébastien Jean, économiste, spécialiste du commerce international et directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. Jacques Sapir, économiste, directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et membre étranger de l’Académie des Sciences de Russie, partage le même avis : « En l’état actuel des choses, la Russie ne fera rien contre les filiales françaises sur son sol {…} les groupes plus implantés – comme Auchan, Total, Renault – ont les reins assez solides et de grosses parts de marché hors Russie pour subir le choc sans trop de dégâts ».

Pour Jacques Sapir, ce sont plutôt les PME industrielles fortement dépendantes de leur implantation russe qui risquent des conséquences inévitables.

Par ailleurs, la plupart de ces entreprises travaillent avec des fournisseurs sur place avec une production destinée essentiellement à la consommation locale depuis l’annexion de la Crimée en 2014.

Cependant, la fermeture de l’espace aérien russe et les restrictions d’approvisionnement reste un point de ralentissement non négligeable. C’est le cas de l’usine Renault qui a fermé ses portes le lundi 28 faute de pièces. Autre potentielle victime des sanctions occidentales contre la Russie, les banques. La Société Générale, propriétaire de la Rosbank va être directement touchée par les sanctions infligées au secteur financier russe.

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